À une époque, cette phrase pouvait se lire sur les lèvres de jeunes gens modernes. Ces jeunes gens modernes venaient parfois de Londres, parfois de New York. Ils avaient une épingle à nourrice plantée dans le nez ou un ghetto blaster géant posé sur l’épaule.
Leur point commun : ils n’attendaient pas qu’on leur donne la permission de faire quoi que ce soit. Quand ils voulaient aller à une fête et qu’ils se mangeaient un stop à l’entrée, ils passaient par derrière.
Aujourd’hui, on peut lire cette phrase sur les t-shirts de la fast fashion et sur les couvertures de livres qui nous apprennent à décorer des cache-pots avec les coquillages de l’été ou à fabriquer un abat-jour avec du Sopalin rigidifié.
Les choses changent, que voulez-vous que je vous dise, ma bonne dame ? Par chance, certaines ne changent pas trop et on trouve encore, çà et là, des jeunes gens modernes. Il suffit de se balader en levant le nez, de fouiller dans les marges, de penser en diagonale ou de marcher en crabe. Et on les trouve là, assis à leur table, en train de le faire eux-mêmes. Faire quoi, au juste ? Tout et n’importe quoi.
Les jeunes gens modernes présents dans nos pages n’ont pas d’épingle à nourrice dans le nez. Ils ne viennent pas du Bronx des années 1970. Et ce n’est pas l’âge indiqué sur leur état civil qui les rend jeunes et modernes. C’est le fait qu’eux non plus n’aient jamais demandé la permission à qui que ce soit. Quand ça n’a pas marché sur leur brouillon, ils ont déchiré le brouillon. Et quand ça n’a pas marché dans leur peau, ils ont changé de peau. Parfois à plusieurs reprises. Peur de rien.
Chez Mish Mash, on aime bien les jeunes gens modernes avec plein de peaux : des retournées, des comme il faut, des douces et des abîmées. Et comme on est curieux.ses, on est allé.es leur demander comment ils faisaient ce qu’ils faisaient. Aujourd’hui, il peut s’agir d’un roman, d’une affiche, d’un spectacle, d’un parfum ou d’un festival. Demain, ce sera un graffiti, un podcast, une sauce ou un disque.
Tout ça nous a inspiré.es. À faire quoi ? Tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi en réalité). Nous, on voulait faire un petit magazine. On ne savait pas trop comment mais on l’a fait quand même et on le partage ici avec vous. Au sommaire : des interviews sur le geste créatif, donc. Mais aussi, entre autres choses, une enquête poussée à la poursuite du meilleur flan de Reims ainsi que nos « fiches-recettes du bonheur » qu’on vous conseille d’archiver quelque part. On dit ça, on dit rien…
Nous espérons que ce premier numéro piquera votre curiosité, vous donnera envie de franchir le pas et d’attraper par le colbac cette idée qui vous trotte dans la tête depuis si longtemps. Qu’il s’agisse d’un livre ou d’une tarte au citron, faites n’importe quoi, mais faites-le vous-mêmes.
Le tuto c’est vous.